Pardon & idées fausses
La raison généralement citée par les personnes qui ont du mal à pardonner, est : « Si je pardonnais à (un tel) pour avoir fait (telle chose), cela voudrait dire que je cautionne son comportement. »
Pardonner, est-ce "cautionner" ?
Le dictionnaire Merriam-Webster définit le mot anglais condone (cautionner) comme suit : « pardonner ou approuver (quelque chose de mal) ; permettre (que quelque chose de mal) se poursuive. »
C’est là que le dictionnaire fait fausse route en assimilant « pardonner » et « approuver ». En nous libérant de notre attachement émotionnel au passé, nous nous libérons des souffrances qui lui sont associées, devenant ainsi libres de vivre le présent et l’avenir avec un regard neuf. Voilà pourquoi je dis que pardonner, c’est « pour donner amour et liberté ».
Dr Leonard Laskow
Pardonner, "pour donner"
à soi-même, Amour et Liberté
Extrait du livre : Par Don d'Amour
Le pardon est totalement différent de l’approbation. Par ailleurs, pardonner ce n’est pas non plus donner l’autorisation que ce comportement offensant continue. Le véritable pardon établit une distinction subtile – mais essentielle – entre le fait d’accepter que quelque chose se soit produit… et accepter que quelque chose aurait dû se produire.
L’événement a bien eu lieu, et il est impossible de changer cet état de fait. La portée
ultime du pardon dépasse l’acceptation de ce qui s’est produit et va jusqu’à la libération de toute identification au passé.
En nous libérant de notre attachement émotionnel au passé, nous nous libérons des souffrances qui lui sont associées, devenant ainsi libres de vivre le présent et l’avenir avec un regard neuf. Voilà pourquoi je dis que pardonner, c’est « pour donner amour et liberté ».
Avec les bactéries, en laboratoire, j’ai accepté inconditionnellement leur présence, tout en cherchant pourtant à modifier leur comportement (c’est-à-dire, leur taux de croissance). Lorsque nous pardonnons à un individu, nous lui laissons le droit d’« être » ; nous ne cautionnons pas pour autant son droit de « faire » ce que nous considérons comme injustifié ou préjudiciable.
Le pardon libère aussi bien la « victime » que le perpétrateur. Ce dernier est libéré de la crainte de le voir récidiver à l’avenir. La victime est libérée de la prison d’une réactivité conditionnée, ce qui signifie qu’elle n’est plus « enfermée » dans la souffrance associée aux événements. Elle est libre : libre de choisir autre chose que le blâme et la colère, et toutes les charges émotionnelles qui en découlent. Le pardon est avant tout une libération que l’on s’offre à soi-même.
En faisant cela, nous créons un espace pour qu’une nouvelle relation avec l’être pardonné puisse émerger – ou pas. Très souvent, comme nous le verrons, l’individu pardonné se montre en effet très différent. C’est un « bénéfice collatéral » du pardon.
Mais une fois de plus – car cela mérite d’être répété – pardonner ne signifie pas que l’on cautionne ce qui s’est passé. Le pardon nous libère simplement de la prison d’une réactivité conditionnée.